we're flesh and bone when we're all alone — ziya

but oh my love, don't forsake me
take what the water gave me,,

La coque avait craqué et l'eau s'engouffrait dans la cale de leur navire, enfin, si on pouvait encore appeler ça un navire. Les écumes  meurtrières d'une mer déchaînée n'avaient plus de pitié. Le vent hurlait jusqu'à en déchirer les voiles devenues fragile de ce qu'il restait de leur bateau. Ils avaient été jeté par dessus de bord par un remoud qui aurait dû être le coup de grâce. Enveloppé dans une étreinte chaleureuse, il s'était laissé emporté, le souffle coupé, avant de remonter à la surface. Ils avaient trouvé une planche encore capable de flotter à laquelle s'accrocher, ses petits doigts peinant à s'accrocher au bois glissant. Une main protectrice dont le bout des doigts se fondait avec l'eau sombre s'était posée sur la sienne, l'aidant à tenir bon.

Et puis la vague de trop, comme un déluge. Eucalypso était en colère.

L'onde marine fendit l'air, une lame taillée par les dieux eux-même. La main disparut, s'éloigna, dans la tempête ne laissant derrière elles que des voix qui criaient son nom. Il n'avait plus que ses petits doigts esquintés pour ne pas couler.

and the ships are left to rust
that's what the water gave us,,

Ziya. C'était écrit dans le col de sa petite chemise, brodé à la main d'une finesse qui trahissait un amour sans fin. Valencia lui avait lu à voix haute parce que lui, il ne savait pas lire. Alors Martha, elle lui appris à lire, pour qu'il puisse reconnaître les lettres de son prénom et en connaître le sens. Elles l'avait recueilli après l'avoir trouvé échoué sur cette petite plage au large de Luhaica. Elles, c'était Valencia et Martha, un couple de pirate qui passait là par hasard.

Elles avaient d'abord chercher à retrouver ses parents dans la région, peut être qu'eux aussi avaient été ramené par ce rivage mais sans succès, mais elles ne pouvaient pas se résoudre à le laisser là, livré à lui-même. La couleur qui parsemait quelques pans de son corps ne trompait pas, marid naïf, il n'en restait pas moins un enfant abandonné. Alors elles choisirent de le garder, de l'élever comme leur fils.

Valencia lui apprit la navigation, comprendre le vent, la mer et son courroux qui avait laissé des traces indélébiles. Martha lui apprit à gérer un navire, les travaux manuels et comment procéder à des réparations triviales, tout ce qu'il fallait pour avoir à passer le moins possible par les transactions qui impliquaient de sortir des pièces d'or de sa poche.

Leur amour des voyages, de la piraterie et des choses qui brillent étaient un héritage qu'elles lui transmirent avec une brio sans pareille. Ziya voulait à présent devenir un pirate, lui-aussi. Dompter les vagues comme une revanche qui lui prendrait toute la vie.

but oh, my love, don't forget me
when i let the water take me,,

Il avait son bateau maintenant, Ziya, le Cabreado. Son nom, le Cabriado, c'était ce que disait Valencia pour parler de la mer quand elle était en colère. Quand son ire ne parvenait pas à se calmer et qu'ils devaient rester sur les rives avant de reprendre la route. Il avait un équipage aussi, Ziya. Trois bras cassés qui avaient presque toutes leurs dents mais un amour inconditionné des flots, des trésors mais surtout d'une patience légendaire à aborder tous les problèmes que leur capitaine impulsif semblait chercher attirer.